On avait envie de soleil, de parfum de souk, de cannelle et de cumin. On avait envie de couleurs, de contraste, de voyage dans le temps. Alors toute la petite famille d'artistes a atterri à Fès et dans sa médina vieille de plus de 800 ans. Chacun y a trouvé son rythme. Moi, j'ai pris le temps. Le temps pour moi, de peindre, de m'arrêter sur mille détails, sur un changement de lumière, des couleurs vives, des ambiances. J'aurai voulu y rester encore bien sûr.
Voici donc mes quelques dessins et aquarelles effectués au cours de ce voyage. Je les ai parfois réalisés dans des conditions pas évidentes. Les souks sont très vivants, et c'est difficile de s'y poser. Pas un banc, pas un coin pour s'installer. Une foule dense. Alors, j'ai fait comme j'ai pu. En équilibre, la boite d'aquarelle et le carnet posés sur un bras. Tout en gardant un oeil sur les deux bout'choux et les merveilles qui m'entouraient.
Je vous les présente par ordre chronologique.
Premier soir au Riad Al Bartal. Dans la pénombre, on devine les plantes et les palmiers de ce palais des milles et une nuits. Les dentelles de stuc et les zelliges sont magnifiques. C'est un vrai décor de conte de princesse orientale. Déjà mes yeux s'émerveillent. J'ai d'ailleurs vécu une immersion totale en profitant de la bibliothèque du Riad grâce à laquelle j'ai découvert le périple dramatique de Michel Vieuchange vers Smara et l'enfance au fond de la jarre d'Abdellatif Laâbi. C'était un vrai bonheur d'être plongée dans ce livre et dans la médina en même temps.
Me voyant avec mes pinceaux, Fiston et Bout'choux se sont également pris au jeu et ont dessiné des poteries, des portes, des lampes de toutes sortes en utilisant des couleurs locales achetées dans une droguerie de la médina. Très flashy comme couleurs, j'y reviendrai.
Ici, sel & poivre. La table est mise et il n'y a rien à retoucher. On peint et on en oublierait presque de manger.
Un détail d'un tapis berbère que j'ai beaucoup aimé car il était bleu indigo ! Que des couleurs naturelles : le rouge c'est le coquelicot, le vert c'est la menthe et le jaune c'est le safran. Pas de produit chimique, toussa on n'en veut pas ici. Parole de marchand de tapis. Sur ce détail, et si je me souviens des enseignements de Ouarzazate, c'est une oasis avec des palmiers tout autour.
Bientôt la suite.
Bibiz à tous les tajines aux coings (miam).