Voici une petite merveille que j'ai ramené du Maroc : un bloc d'indigo acheté chez un apothicaire de Ouarzazate. Rien que la boutique c'était déjà tout un poème : des pots de couleurs partout, des épices, des parfums de rose, de cumin, de menthol, du curry...
Donc du bleu indigo. Pour la petite histoire, l'indigo est tiré de l'indigotier. Le pouvoir colorant de cette plante est très puissant. On la connaît et l'utilise depuis bien avant que l'enfant Jésus soit même né. Quelque chose comme genre le néolithique*. C'est dire !
Et voilà donc que ce colorant venu tout droit de la préhistoire déboule dans mon atelier !
Je n'avais auparavant jamais utilisé de pigment pour peindre.
D'abord, réduire l'indigo en poudre, bien sûr !
Ensuite, quelques expériences pour trouver un liant. J'ai utilisé de l'huile pure au début, mais la couleur était trop fade et les cristaux du pigment se cassaient la gueule une fois l'huile sèche. J'ai essayé avec un médium florentin en tube. La consistance est parfaite. Les pigments se trouvent emprisonnés dans le médium et reste ensuite collés sur le support. Génial ! Reste à voir si sur le long terme ça va tenir.
En attendant, j'ai continué mes dessins "crayon et peinture bleue" avec l'indigo. Pas mal, pas mal.
Je vous en reparle, c'est sûr.
Bibiz à tous les indigotiers (merci merci).
*Ma bible à moi s'appelle "Bleu, histoire d'une couleur" et son auteur est Michel Pastoureau. Aux éditions Seuil.